Les services de la DGCCRF ont découvert en Indre-et-Loire un important marché parallèle de vins mousseux bas de gamme présentés comme du vin d'appellation d'origine contrôlée.
L'intéressé, retraité, était suspecté de procéder à l'acquisition massive et régulière de vins mousseux bas de gamme auprès d'un supermarché local et les revendre comme vins d'appellation, après avoir décollé les étiquettes, à des comités d'entreprise, particuliers, restaurateurs et traiteurs.
Une opération de flagrant délit, menée fin janvier sous forme d'équipes mixtes avec la gendarmerie, a obtenu des résultats probants :
- au domicile du revendeur, environ 3 000 bouteilles étaient entreposées, dont plusieurs centaines en "trempage" dans des bacs pour décoller les étiquettes.
Divers documents ont été saisis au cours de la perquisition ;
- au domicile d'un "dépositaire" des Deux-Sèvres, 1 300 bouteilles non étiquetées attendaient les clients ;
- au supermarché, le dépouillement des bons de livraison a permis de reconstituer les achats de 102 palettes de 570 bouteilles, soit 58 000 bouteilles pour la seule année 2005 de vins mousseux bas de gamme spécialement commandés pour honorer les commandes du revendeur…
L'enquête a révélé que les vins mousseux étaient achetés par palettes entières au supermarché, à raison de 2 à 3 par semaine, puis "déshabillés" par trempage pour être commercialisés sans étiquettes à des clients auxquels ils étaient présentés comme "petit Vouvray de campagne" (AOC mousseux proche de Tours).
Achetée 0,84 euro pièce, la bouteille était revendue 2,22 euros, générant ainsi une marge de plus de 80 000 euros sur la seule année 2005. Ce trafic durait depuis plusieurs années.
Des poursuites pour tromperie et usurpation d'appellation ont été engagées. Le syndicat d'appellation Vouvray a déposé plainte en vue de se constituer partie civile.